C'est dans l'Usine Pare-Brise que mon obsession des tubes a pointé le bout de son nez. Obsession qui me mettra dans une sorte de transe aux Fonderies de l'Est et à la Filature.  

Je n'aimais pas l'énergie de cette usine anciennement dépendante du marché de l'automobile qui a été colonisée par les fascistes de tous bords à l'heure de son abandon. Cependant, les tubes m'appelaient ; nous y sommes retournés plusieurs fois.

Mes visites à l'Usine Pare-Brise étaient des vrais terrains de recherches sur la ligne de fuite, je me sentais comme une anthropologue de l'Art, j'y ai retrouvé le vertige qui est au coeur de mon thème Architecture.

Tellement graphique et rationnelle, douée d'une faculté dingue de propulsion vers l'infini, les lignes de fuite de l'Usine Pare-Brise me donnaient le tournis. Elles me jetaient dans le tourbillon de l'éternel retour où j'étais si bien lovée. 
Je me revois monter l'échelle, escalader la structure tubulaire, avoir le souffle court en touchant cet instant, regarder en bas, me sentir attirée par le vide, plus aussi froid, juste hypnotique.