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LES FONDERIES

DE l'EST

QUAND SUIE RENCONTRE H2O

Il y a des lieux qui marquent plus que d'autres comme les Fonderies de l'Est. Je me remémore facilement l'émotion que j'ai ressenti en prenant cette photographie. Je n'avais encore jamais observé la suie à l'ouvrage quand elle est devient éponge. Elle donne une marre d'huile et des reflets à l'exactitude troublante apparaissent sans qu'aucun Narcisse n'en profite.

 

Les couleurs criardes des années 70 étalées sur les murs subissent la luminosité blafarde d'un ciel bas, saturé de nuages, et valorisent ainsi les caprices des particules de béton qui tendent les peintures par dessous. Les coulées noires et suintantes de graisse rajoutent à ce chaos lyrique des perspectives et des lignes de fuite inédites. 

 

Le haut se confond avec le bas, on ne sait plus bien situer le niveau du sol et la suie transformée en mélasse spongieuse nous conseille de ne pas la piétiner ; elle nous garderait emprisonné sinon.

 

Dans la remise où la suie laisse la place à du planche vermoulu, fonderies et pièces usinées aux références effacées fermentent dans leur rouille dans un silence assourdissant causé par les particules libérées de toute contrainte. 

METAPHYSIQUE
TUBULAIRE

Le tube est l'un de mes sujets métaphoriques favoris pour illustrer le processus de déflagration-composition des particules. 

Il est le lien, l'échange, la circulation, la boucle, l'enchaînement, l'infini. Il prend de nombreux rôles comme un trou noir, un trou de ver, un rassemblement des onze dimensions, des veines, des canaux, le passage de la mort à la vie, ou bien de la vie à la mort. De quoi alimenter une métaphysique tubulaire


Dans le tube de transmission on peut trouver simultanément la logique de déflagration et de création simultanée qu'on croit de prime abord être des choses nettement séparées. 
A son extérieur, les particules composant le tube se désagrègent, recréent
autre chose. A l'intérieur, d'autres particules ont la même dynamique mais vont écrire une partition différente, dont le moyen et la fin sont toujours l'équilibre des forces. 

Qu'on regarde les lignes de fuite que crée un amas de tubes ou qu'on se focalise sur la matière d'un seul tube, le vertige est le même. L'énergie n'est pas duale avec une partie en soi négative, et une autre en soi positive. L'énergie n'est qu'une seule et même pièce dont chaque partie prend le contre-poids de l'autre.

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Je ne communique pas les adresses des lieux que je visite pour des raisons évidentes de sécurité. Je n’encourage pas à les explorer. Je déplore les accidents graves et mortels dans les lieux abandonnés. Je ne commets aucune dégradation ni infraction pour pénétrer dans les lieux. Je n'ai aucune information sur les éventuels propriétaires. Si vous êtes propriétaire de l'un de ces endroits et que vous vous opposez à la publication photographique, je procéderai à une suppression sur simple demande à l'adresse mail suivante : araujopaulina(a)gmail.com

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